Depuis dix ans qu’il vit en France, il a enchaîné les petits boulots pour finir à l’usine. Opérateur sur machine. Un beau titre, mais un travail épuisant, debout à longueur de journée, qui le fait de plus en plus souffrir : dans ses jambes, la circulation sanguine ne se fait plus correctement. Il rêve de renouer avec son métier d’origine – qu’il exerçait en Afrique – celui de comptable. Mais pour cela, il doit reprendre le chemin de l’école : sa formation n’est pas reconnue en France.
La maison a vingt-cinq ans. Très vite – bien avant la fin de la garantie décennale –, des fissures sont apparues. Dans le carrelage, sur les murs, à l’extérieur… L’assureur, contacté à l’époque, a diligenté un expert qui a conclu à des micro-fissures sans incidences sur la solidité de l’ouvrage et à des désordres d’ordre uniquement esthétique. Seulement voilà, les fissures ont continué à proliférer…
Une fois n’est pas coutume, c’est à un voyage dans le temps – plus exactement, dans un futur proche – que je vous convie aujourd’hui, avec la lecture de cette nouvelle de Thierry Crouzet.
Ce texte court – 42 pages – a connu une genèse originale puisque toute une équipe s’est constituée autour de l’auteur pour mener à bien une expérience inédite et collaborative. Editeurs, correcteurs, graphistes, diffuseurs et propulseurs ont uni leurs efforts pour que le texte soit disponible aux formats papier et électronique.
Faire faire sa biographie à un écrivain public, cela implique souvent de raconter sa vie à un inconnu. Pas toujours – on peut connaître, de près ou de loin, l’écrivain public en question – mais souvent. Comment aborder la chose ?
La difficulté de se raconter
Parler de soi, cela relève de l’intime. C’est se dévoiler. En soi, ce n’est pas toujours facile. Il faut alors y aller par paliers, en commençant par des choses simples, des données tangibles et déjà connues du plus grand nombre : la date et le lieu de sa naissance, la composition de la famille… Continuer la lecture de Raconter sa vie à un inconnu
L’estomac noué, elle a ouvert la boîte.
Comme on plonge dans une eau trouble,
À la recherche de son double :
Le cœur battant et les mains moites.
Ce n’était rien qu’une boîte en carton.
Un emballage de rien du tout,
Une vieillerie qui avait reçu des coups,
Usée, anonyme et sans prétention.