Silence et café, même combat !

Boire un café

Madame B. a fait appel à moi pour mettre noir sur blanc l’histoire de l’adoption de sa fille à l’étranger.

La petite a sept ans ; elle voit bien que physiquement elle ne ressemble pas à ses parents et elle pose des questions. De plus en plus nombreuses. De plus en plus précises. Sa mère ne veut rien lui cacher.

« Je me rends compte que j’oublie des choses. Les souvenirs s’effacent. Il faut que tout ça soit écrit avant qu’il soit trop tard. »

Tout ça, c’est un parcours interminable. Dix années de vie, depuis la première tentative de grossesse jusqu’à ce voyage en Chine dont Monsieur et Madame B. sont revenus parents d’une petite fille de deux ans.

Pour ce premier entretien, nous avons convenu d’évoquer le dénouement de l’histoire, à savoir ce voyage qui a marqué le début d’une nouvelle vie : celle de parents.

Madame B. est prolixe. Son discours est fluide et se déroule sans anicroche. Je n’ai absolument pas besoin de relancer son récit : elle ne fait preuve d’aucune hésitation.

Bien au contraire, j’ai du mal à l’arrêter ! Au point que l’heure d’entretien initialement prévue va être largement dépassée…

Alors qu’elle me raccompagne vers la sortie, son regard se pose soudain sur sa cafetière.

« Je ne vous ai même pas offert un café ! » s’exclame-t-elle.

Je comprends alors que son débit quasi ininterrompu, bien loin d’être le signe d’une aisance particulière, dénotait en fait un grand stress.

Maintenant que la tension liée à l’entretien est retombée, Madame B. retrouve ses réflexes de maîtresse de maison accueillante. Très gênée de son oubli…

Nul doute que la prochaine fois, le café sera déjà prêt à mon arrivée 🙂

2 réflexions au sujet de « Silence et café, même combat ! »

    1. Bonjour MarieBo,

      Tu sais quoi ? Il est bien rare que je ne sois pas émue, d’une façon ou d’une autre, à chaque entretien… C’est pour ça que j’aime tant ce métier 🙂

      Florence

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