Parfois on tombe

parfois-on-tombeEn début d’année, je vous avais promis une chronique de livre par mois. Nous ne sommes qu’en avril et j’ai déjà raté le coche pour mars…

Pour me faire pardonner ce faux bond, je vous propose ce mois-ci une nouvelle chronique d’un livre de Solène Bakowski. Oui, oui, comme en janvier ! Vous allez peut-être penser que je fais une fixation. Tant pis. Ou plutôt tant mieux : quand je lis tous les livres d’un auteur à la suite l’un de l’autre, c’est qu’il y a de ça ^^

Et si, après lecture, vous n’êtes toujours pas convaincu qu’il faut absolument découvrir les textes de Solène, alors je ne pourrai plus rien pour vous…

Parfois on tombe est un joyau. En voici la quatrième de couverture :

Gris. Plomb. Glace. Je suis là, seule au milieu d’une rue que je ne reconnais plus. Immobile. Le cœur en vrac. Je les observe, tous, tandis qu’ils passent à ma hauteur. Vite. Très vite. Quelque chose s’est brisé. Impression d’être d’ailleurs, de ne plus être une des leurs. Eux en couleurs et moi en noir et blanc. Ou le contraire. Le ciel, de toute façon, vient de me tomber sur la tête, là, comme ça, l’air de rien, dans la rue Mouffetard, en plein après-midi. Je sais maintenant que mon appartement est vide, que personne ne m’y attend, que je vais être seule. Je réalise à l’instant même que cette fois ça y est, c’est pour de bon, tout est fini. Que je ne pourrai rien y faire. Plus de mari, plus d’enfant, plus d’amour, plus de vie, plus rien. Moi, moi et moi seule, mon envie de crever sur le dos et ma voisine qui marche en talons au-dessus de ma tête.

Comment survit-on à ça ? Comment peut-on continuer à respirer, à bouffer, à marcher, à voir, à entendre après ça ? Comment je vais faire ? Comment ne pas mourir ? Comment ne plus vivre ?

Un roman poignant, au style percutant, où s’expriment tristesse et colère. Et puis, au bout du chemin, l’espoir. Parfois, il faut tomber pour mieux se relever. Ce livre montre jusqu’où peut aller une personne qui semble sans problèmes lorsqu’elle se sent surmenée, dépassée par les évènements du quotidien et déconnectée de ses proches. Dans un monde qui n’a jamais été aussi stressant et individualiste, où il semble de plus en plus difficile de trouver un sens à nos vies, l’histoire de Sarah pourrait être celle de chacun de nous.

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Après avoir dévoré Un sac, puis Chaînes (ah tiens, je ne l’ai pas chroniqué, celui-là ^^), c’est sans aucune hésitation que je me suis lancée dans la lecture de Parfois on tombe. J’y ai retrouvé le style pur et terriblement efficace de Solène Bakowski, qui n’est jamais si bonne que lorsqu’elle dissèque nos noirceurs. J’ai adoré ce texte, qui m’a émue aux larmes plus d’une fois. La vie de Sarah, avant qu’elle ne « tombe », était tellement semblable à celle de beaucoup d’autres que forcément on s’identifie, on se questionne… Et moi ? Aurais-je pu ? Qu’aurais-je fait ?

Et puis cette façon unique de plonger au fond des émotions et des angoisses. De nous les faire ressentir. On ne peut pas ne pas être bousculé par cette écriture. Sauf à être totalement exempt d’empathie.

La découverte (pour moi) d’une Chine attachante n’a fait qu’ajouter à mon plaisir de lecture, en réveillant des souvenirs de voyages au long cours et en éveillant de nouvelles envies. Bref, ce livre est un bijou, auquel le numérique est en train d’offrir une nouvelle vie largement méritée.

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4 réflexions au sujet de « Parfois on tombe »

  1. Merci pour cette chronique ! Juste un petit doute ; est ce que ce livre n’est pas trop angoissant ou triste à lire pour se détendre ? Est ce qu’on en sort avec le moral dans les chaussettes ? Après , bien sûr, cela fait parfois du bien de se confronter à ce genre de lectures. À lire plutôt dans un train que dans un transat ? merci pour les conseils.

    1. Bonjour Tiphaine,

      Non, on ne sort pas de ce livre le moral dans les chaussettes ! Mais ce n’est pas une lecture légère non plus. À éviter sans doute si vous vivez une période difficile professionnellement ou personnellement. Mais à déguster si vous aimez la belle écriture !
      Plus train que transat, en effet 🙂

      Florence

    1. Bonjour,

      C’est assez noir en effet, mais tellement bien écrit que je ne peux que conseiller la lecture de ce livre. Ainsi que des autres titres de Solène Bakowski !

      Florence

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