Le philosophe qui n’était pas sage

Le philosophe qui n'était pas sage

Drôle de livre que ce roman de Laurent Gounelle

Les premiers chapitres sont indiscutablement excellents. Le décor est rapidement planté et les principaux personnages clairement identifiés.

On sait tout de suite ou presque que Sandro (le philosophe du titre) a perdu sa femme alors qu’elle était partie en reportage auprès d’une tribu d’Indiens d’Amazonie et qu’il ne rêve que d’une chose : se venger.

On comprend très vite aussi qu’il est tout bonnement impossible que la tribu en question soit responsable de la mort de sa femme. Dès lors, notre curiosité piquée, nous sommes happés par l’histoire.

Ensuite, les choses se gâtent un peu…

L’idée est certes intéressante : pour se venger, plutôt que de tuer tous les Indiens comme le proposent les mercenaires qui l’ont amené dans la jungle, Sandro décide de « les rendre malheureux chaque heure, chaque minute, chaque seconde de leur vie, jusqu’à la fin de leurs jours ».

Mais comment s’y prendre pour « rendre malheureux ceux qui n’ont rien pour être heureux » ? En pervertissant leur mode de vie et en leur apportant tous les travers  de notre civilisation : l’envie, la jalousie, l’argent, l’individualisme, le goût de la possession…

Involontairement réfractaires au départ (ils ne voient pas l’intérêt de se comparer aux autres ou d’acheter un sac qu’ils sont tout à fait capables de fabriquer s’ils en ont besoin), les Indiens finissent par se laisser faire et sombrer petit à petit dans un mal-être que nous connaissons bien dans notre société de consommation.

Mais Elianta, la jeune chamane, ne peut pas laisser son peuple partir à la dérive. Elle s’interpose.

Dès lors, la fin de l’histoire devient prévisible. D’autant plus que les méchants sont vraiment bêtes et méchants et que les bons sauvages (comme les appelait Rousseau) sont fondamentalement bons : l’auteur force volontairement le trait.

Vous l’aurez compris, Le philosophe qui n’était pas sage n’est pas devenu mon livre culte. Néanmoins, sa lecture (ou plutôt son écoute puisque c’est la version distribuée par Audiolib que j’ai découverte) m’a permis de passer un bon moment.

Parce qu’entendre les bruits de la forêt amazonienne m’a fait oublier le froid ambiant et les routes devenues impraticables à cause du verglas.

Parce que certains traits d’humour sont savoureux, même si les faire cohabiter avec des citations de Marc Aurèle est un pari osé.

Parce qu’il y a beaucoup de bon sens dans cette histoire, même si elle manque de finesse.

Bref, ce livre, c’est un peu de légèreté… pour se mettre du plomb dans la tête 🙂

4 réflexions au sujet de « Le philosophe qui n’était pas sage »

    1. Bonjour Mikael,

      C’est en effet déroutant par moments, mais Marc Aurèle s’avère redoutablement actuel 🙂
      Bonne lecture ou écoute selon ton choix !

      Florence

    1. Bonjour Patricia,

      J’étais un peu réticente au début, je dois bien le dire : j’aime le contact du papier !
      Mais il m’arrive aussi de faire de longs trajets seule en voiture… et là, j’adore le livre audio 🙂

      Florence

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