« Ça a de la gueule ! »

Pissenlit

Il y a quelques jours, j’ai amené ses livres à Madame B. Le récit de sa vie en vingt exemplaires : un pour elle, un pour chacun de ses enfants et de ses petits-enfants. Elle les distribuera elle-même aux destinataires : c’est son livre. Elle pourra même y ajouter un petit mot manuscrit pour chacun.

Aujourd’hui, c’est l’un de ses fils qui m’appelle. Il vient de recevoir son exemplaire.

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Minimum et maximum

interrogation

Deux mots d’utilisation courante pour lesquels un minimum (justement !) d’attention est toutefois requis.

D’abord en ce qui concerne leur pluriel. À l’instar de media, ces mots d’origine latine peuvent alors être orthographiés de deux manières différentes : maxima ou maximums, minima ou minimums. Mais on préfère généralement utiliser les formes francisées. C’est d’ailleurs la position de l’Académie des sciences depuis plus de 50 ans.

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« Vous avez bien travaillé ! »

Cadeau

Madame B. m’accueille dans son salon. Ses yeux se posent sur le carton que j’amène et un léger sourire se forme sur ses lèvres. Elle sait bien ce que contient cette boîte : les vingt exemplaires du récit de sa vie qu’elle m’a commandés.

Bien sûr, elle a déjà lu le texte au fur et à mesure de nos séances de travail communes. Elle l’a relu intégralement après le découpage en chapitres et la mise en page définitive.

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5 mauvaises raisons de vouloir devenir écrivain public

Trombones

Comme pour toutes les professions, il y a de bonnes raisons de vouloir l’exercer, mais il y en a aussi de mauvaises.

1. C’est facile

Eh oui, tout le monde sait écrire ! Aujourd’hui, il n’y a plus – en tout cas en France – de vrais analphabètes. Mais entre savoir tenir un stylo – ou même taper sur un clavier – et être capable de fournir un écrit à la qualité orthographique et typographique irréprochable, il y a… un monde !

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La fille du Trauco (3)

Fragments de SudLe début de cette histoire se trouve ici. La fille du Trauco est l’une des onze nouvelles qui composent Fragments de Sud.

Trois mois ont passé depuis que Don Oscar a fait irruption sous le porche de la poste un jour de pluie. Chaque fois qu’elle passe à cet endroit – autrement dit : chaque jour, en revenant de la plage – Rosa Maria sent une drôle de crispation au creux de son ventre. Une attente, un espoir. Son cœur bat plus vite. Sa respiration s’accélère. Ses yeux ne peuvent pas s’empêcher de se poser – une fraction de seconde – sur la porte qui, un jour, s’est ouverte.
Mais chaque jour, l’espoir est déçu : la porte de la poste reste fermée.
Au début, Rosa Maria était simplement heureuse. Heureuse de savoir que, malgré les apparences, elle n’était pas complètement seule sur terre. Que quelqu’un, quelque part, savait qui elle était et s’intéressait à elle. Mais au fil des jours, une question est apparue et ne l’a plus quittée, lancinante : qui ? Continuer la lecture de La fille du Trauco (3)