Réparer les vivants

Réparer les vivants
Ce livre de Maylis de Kerangal a reçu de nombreux prix l’année dernière et autant pour d’autres livres écrits par d’autres auteurs, il m’arrive de me demander pourquoi, autant là c’est d’une évidence totale.

Réparer les vivants n’est ni plus ni moins qu’un petit bijou.

Au cas où vous n’en ayez jamais entendu parler, voici la quatrième de couverture :

« Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. »

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Le sujet n’est a priori pas facile, son traitement délicat. Mais Maylis de Kerangal s’en sort à merveille.

Évidemment, il n’y a pas de suspense. On sait dès le départ que Simon va mourir et que son cœur va rendre la vie à quelqu’un d’autre. Mais il y a une intensité dans tout ce texte qui atteint parfois les limites du supportable. Et aussi un enthousiasme, une exubérance, qui nous amènent, en compagnie des protagonistes, jusqu’au bord de la folie.

Le thème de la transplantation est incroyablement bien traité. Avec toutes ses composantes : la colère et le désespoir des parents de Simon, la responsabilité (et l’exceptionnelle humanité) de l’infirmier chargé d’évoquer le don d’organes, la passion et l’exigence des chirurgiens, les doutes et les craintes de la receveuse

C’est un de ces livres qui vous laissent KO debout, admiratif… et qui devrait donner à de nombreux étudiants en médecine l’envie de s’engager dans la voie délicate de la transplantation.

Je n’ai qu’un mot à dire à l’auteur : bravo !

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