Chose promise, chose due

immortelle
Il y a près d’un an, je vous avais parlé de cette vieille dame que je rencontrais dans la maison de son enfance. Une femme de 99 ans, à la mémoire capricieuse et aux éclats de rire communicatifs.

Pendant l’hiver, elle était repartie chez elle, dans la ville qui était devenue la sienne depuis des décennies, dans le Sud-Est, et nous nous étions donné rendez-vous cet été pour fêter ses cent ans.

J’ai souvent pensé à elle pendant ses mois d’absence. Chaque fois que je passais au bout de la route qui conduit chez elle, je revoyais son sourire. L’éclat rieur qui brillait derrière ses lunettes. Sa façon gourmande d’engloutir de petits gâteaux. J’entendais son rire. Je la revoyais s’inquiéter, en tapotant ses cheveux blancs, de l’état de sa coiffure…

Une femme tellement lumineuse et chaleureuse ne s’oublie pas. Elle ensoleille votre vie à distance.

Le jour de son anniversaire, elle n’était pas là. Des problèmes de santé l’avaient retenue dans le Sud-Est. Mais elle a quand même pu fêter ses cent ans avec ses proches.

Je l’ai imaginée, assise sur son fauteuil, en train de chantonner et de battre des mains en voyant arriver son gâteau. J’étais heureuse pour elle.

Quelques semaines de plus ont passé. Son état de santé s’est suffisamment amélioré pour qu’elle puisse revenir, avec sa fille, sur ses terres natales. Je devais la revoir lors de sa fête « officielle » d’anniversaire. Et puis, quelques jours à peine avant la date prévue, le téléphone a sonné.

C’était sa fille. Elle m’annonçait que sa mère venait de mourir. Et que son enterrement aurait lieu le jour prévu pour la fête

Je suis venue, bien sûr : je le lui avais promis. J’étais très émue. Un peu mal à l’aise face aux regards interrogatifs qui se posaient sur moi : il y avait peu de monde et presque personne ne me connaissait. Mais je me devais d’être là.

Après tout, elle m’avait prévenue : elle vérifierait « de là-haut » que c’était bien le cas 🙂

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8 réflexions au sujet de « Chose promise, chose due »

  1. Chère Florence,

    Vous deviez être quelqu’un de précieux pour elle et d’essentiel à la fin de sa vie.

    Bravo à vous d’avoir réussi à écrire sa biographie avant qu’elle ne parte…

    Amicalement,

    Angélique

    1. Bonsoir Angélique,

      Je ne suis pas sûre d’avoir été quelqu’un de précieux pour elle… Par contre, elle m’a été infiniment précieuse 🙂

      Florence

    1. Bonsoir Jean-Philippe,

      Précieux… C’est drôle, tu es le deuxième à utiliser ce mot. C’est vrai que cette merveilleuse vieille dame avait l’éclat d’une pierre précieuse. Le genre de rayonnement qui laisse muet…

      Florence

  2. Histoire très touchante, Florence.
    Je me suis liée d’amitié avec une charmante dame qui a fêté ses 100 ans le 18 avril dernier.
    Elle est très active et sort toute seule en prenant les transports en commun.
    Elle marche avec une canne, mais autrement elle a bon pied bon œil et a toute sa lucidité ainsi qu’un sens de l’humour remarquable.
    Je me suis beaucoup attachée à elle et je comprends ton émotion.

    1. Bonsoir MarieBo,

      Je vous souhaite à toutes les deux de partager encore de nombreux moments de complicité. Ce sont des souvenirs inestimables, et qui font tellement chaud au cœur !

      Florence

  3. merci Amotsdelies pour cette histoire
    c’est une histoire vraiment poignant pour cette femme de 99 ans
    Ceci est un exemple pour les femmes qui travaillent dur

    1. Bonjour Marie,

      Merci pour votre commentaire, qui m’a amenée à relire cet article vieux de deux ans… et à me remémorer cette merveilleuse vieille dame ! En cette matinée d’automne toute grise, cela m’a apporté un vrai rayon de soleil 🙂

      Florence

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