Ambroise Croizat ou l’invention sociale

Ambroise Croizat ou l'invention sociale

Voilà un livre qui tient tout autant du récit de vie que de la chronique sociale, du devoir de mémoire que de l’hommage posthume.

Qui, en effet, se souvient aujourd’hui d’Ambroise Croizat ?

Élu député communiste en 1936, déchu de son mandat en 1940 (en même temps que 43 autres députés communistes), puis expédié en 1941 à Maison-Carrée, le bagne d’Alger, il devient pourtant Ministre du Travail à la fin de la guerre, en 1945.

L’ancien ajusteur, grande figure du Syndicat des Métaux, qui a fait le serment avec les autres à la sortie du bagne « de servir, sans repos et sans trêve, notre pays et son peuple » va alors réaliser l’impossible en créant de toutes pièces la Sécurité sociale.

Le chantier, dans une France tout entière à reconstruire, est immense. Mais la détermination de l’homme n’a d’égale que sa force de conviction : dès juillet 1946, la Sécurité sociale existe.

Désormais, les frais de santé sont remboursés. Mais ce n’est pas tout !

Les premières pensions de retraite sont versées, la médecine du travail apparaît (« La prévention : priorité des priorités » disait Ambroise Croizat), ainsi que la prise en compte des intempéries pour les ouvriers du bâtiment ou des maladies professionnelles

Le ministre propose même d’instituer ce qui n’est toujours pas effectif en 2013, à savoir l’égalité de salaire entre homme et femme.

Tout cela en deux ans, à peine. C’est une œuvre colossale.

Évincé du gouvernement, comme les autres ministres communistes, en 1947, l’homme reprend alors la tête de la Fédération de la métallurgie, jusqu’à ce que le cancer l’emporte à l’âge de cinquante ans.

Il a tellement marqué son époque, tellement apporté au peuple, qu’ils seront près d’un million à l’accompagner au cimetière du Père-Lachaise, le 17 février 1951. Un million ! En 1951 !

Et pourtant, Ambroise Croizat a été complètement gommé de notre mémoire collective.

C’est tout à l’honneur de Michel ÉTIÉVENT, historien et écrivain, d’avoir rédigé son histoire.

Cet article vous a intéressé ? Partagez-le !

6 réflexions au sujet de « Ambroise Croizat ou l’invention sociale »

    1. Bonjour Jean-Philippe,

      Eh non, ce n’est pas pour cela qu’il y a un Ambroise dans ma nouvelle… Il y en a un parce que j’ai commencé à l’écrire le 7 décembre 2011, après avoir vu ce curieux prénom sur le calendrier 🙂
      La coïncidence (mais tu sais bien qu’il n’y a pas de coïncidences… juste des rendez-vous !) a été inverse : j’ai découvert Ambroise Croizat grâce à une émission de radio le jour même où je premier épisode des 15 derniers jours a été mis en ligne. J’ai été sidérée de n’avoir jamais même seulement entendu son nom et j’ai voulu en savoir plus. La lecture de ce livre a été très instructive !

      Florence

    1. Je vois que ta curiosité a été piquée 😉
      C’est en effet une émission qui vaut largement le temps qu’on peut lui consacrer… comme souvent avec Daniel Mermet 🙂

      Florence

  1. Bonjour,

    L’Histoire nous apportera toujours beaucoup. Même si je ne suis pas moi-même communiste (et de loin),il est malgré tout intéressant de s’informer sur l’origine des institutions,et de se poser ces questions essentielles: comment, pourquoi, quand, qui .. . Cela nous apprend au moins une chose : remettre les faits dans leurs contextes et ne pas tout de suite juger ce que l’on ne connaît pas; il y a du bon et du mauvais dans tout..!
    La sécurité sociale est l’une des fiertés des français et de la France, maintenant nous savons d’où nous la tenons. Merci pour cet article.
    rhinoplastie paris Articles récents..Maintenir une bonne hygiène intestinaleMy Profile

    1. Bonjour,

      Bienvenue sur ce blog et merci pour votre commentaire 🙂
      Quelles que soient nos opinions politiques, je crois en effet que nous sommes tous attachés à la sécurité sociale.
      Dès lors, il me semblait important de rendre à César ce qui est à César et de ne pas oublier grâce à qui elle existe !
      Cordialement

      Florence

Les commentaires sont fermés.