Un jour, ma mort viendra !

Parler de la mort

Elle fait partie de la vie, sans doute. Il n’empêche que la plupart du temps, on préfère l’oublier et que c’est un sujet de discussion que l’on préfère remettre à plus tard.

Elle, c’est la mort. Le voyage ultime. Le dernier départ. Le bout de la route. La porte vers l’inconnu.

L’inconnu fait peur. Souvent. Pour ne pas dire toujours.

Quand avez-vous songé (sérieusement, s’entend) à votre mort pour la dernière fois ? Jamais, peut-être.

Bien sûr, votre âge a une incidence sur votre réponse. À vingt ans, sauf lorsqu’elle s’invite et s’impose elle-même dans son histoire, on ne pense pas à la mort. On n’y a même souvent jamais été confronté. Alors comment (et pourquoi ?) envisager la sienne ?

Au fil des années et des décès dans son entourage, l’idée finit pourtant par vous traverser l’esprit. Sans s’y arrêter vraiment.

Lorsqu’on atteint l’âge de la retraite, elle devient familière. À quatre-vingts ans, elle s’impose à vous et vous accompagne. Pourtant, il est toujours aussi difficile d’en parler. Surtout à ses proches. Leur premier réflexe, lorsque vous vous y hasardez, ressemble souvent à un cri :

– Ne parle pas de ça !

Et pourtant, il faut en parler. Vous voulez en parler. Mais à qui ?

À votre biographe, par exemple. Il (ou elle) s’attend forcément à ce que vous le fassiez un jour. Il s’est préparé à aborder ce sujet. Il sait qu’il compte, qu’il est délicat, mais incontournable. Alors il est prêt à vous écouter. Quelle que soit la teneur de votre message.

Il vous a bien écouté jusque là ; pourquoi ne le ferait-il pas maintenant ? Son oreille attentive est toujours ouverte !

Qu’en pensez-vous ? La mort est-elle un sujet difficile à aborder ? Et faut-il en parler ?

6 réflexions au sujet de « Un jour, ma mort viendra ! »

  1. Quel beau sujet! et qui a bien sûre fait couler beaucoup d’encre depuis Guttemberg.
    Penser à sa mort est peut être une bonne manière de vivre? dans la mesure où la conscience de celle ci nous ramène au fait que nous ne sommes que de passage.Elle devient ainsi une pensée positive et constructive qui nous permet de relativiser et garder du recul face aux déboires de vie.
    Cela explique qu’une biographie raconte des évènements et sentiments de vie.
    Le plus délicat est sans doute la mort des autres ou de l’Autre.
    Nous ne savons rien de « l’après », nous ne pouvons que l’imaginer.Et c’est cet imaginaire qui va nous inspirer le vécu.
    Ce regard, ou plutôt cette faculté ne dépend ni de l’âge ni de quelconque autre critère relevant de la culture ou de la vie en société: elle est universelle!

    1. Bonjour Isabelle,

      Bienvenue sur mon blog et merci pour ce premier commentaire. Le sujet de la mort vous a manifestement inspirée !
      Pour la plupart des gens, c’est un thème délicat, auquel on n’aime guère penser. Et si tout le but de la vie consistait à l’apprivoiser ?
      Bonne journée

      Florence

  2. Bonjour,

    Serait-il possible d’ignorer la fin d’un passage qui se manifeste inconsciemment ou consciemment suivant la cueillette de nos tourments et la lecture quotidienne des plans qui nous sont confiés ?

    La mort se vit dans le présent, par l’abandon d’une part de nous-mêmes pour laisser chacun grandir et ainsi apprendre à mieux nous aimer sans lettres attachées…

    La mort ressemble à un trait d’union, rien de plus qu’un petit espace avant pour vivre puis, un autre espace pour expirer un jour ou l’autre avec ou sans récit à conter mais avec de belles existences à côtoyer !

    De magnifiques expériences à partager,

    Belle journée,

    Une voyageuse de l’espace temps accordé.

    1. Bonsoir JC,

      C’est une vision originale que vous proposez, un angle de vue différent de celui que j’avais choisi. Mais comme on dit parfois « partir, c’est mourir un peu », évoluer implique aussi en effet de laisser / voir / faire mourir certaines parties de nous-mêmes. Ces morts ne traumatisent pas en général, au contraire de « la » mort que la plupart des gens (il faut le reconnaître, que l’on soit d’accord avec cette attitude ou pas) refusent de regarder en face.
      Il n’y a qu’à voir toutes les expressions ou les synonymes que l’on utilise. Rares sont les personnes qui disent simplement de quelqu’un « il est mort ». En général, c’est « il est décédé », « il est parti », « il nous a quittés »… Comment regarder la mort en face si on ne l’appelle même pas par son nom ?

      Florence

  3. Bonjour Florence,

    « partir, c’est mourir un peu » dites-vous en commentaire. Cela est tout à fait vrai, prenons mon exemple ; je suis partie en retraite il y a peu et je me suis rendue compte que, finalement, toute ma vie tournait autour du boulot…

    « laisser / voir / faire mourir certaines parties de nous-mêmes », oui c’est tout à fait cela, c’est une partie de nous même que nous devons laisser filer. C’est bel et bien une petite mort d’une partie de nous même. Laissons là exister cette petite mort, il ne faut pas la fuir, il faut juste l’accepter.

    Au même titre que l’on doit laisser partir quelqu’un. Dans mon cas, le recul doit se faire sur soi même, mais en fait c’est plus ou moins la même chose qu’un deuil.

    Je suis ravies en tout cas de tomber sur ce blog que je « feuillette » depuis presque deux heures et qui m’aide beaucoup à affronter certaines choses.

    Merci, et continuez ainsi

    Annabelle
    Annabelle Articles récents..Annoncer la mort à un enfantMy Profile

    1. Bonjour Annabelle,

      Bienvenue ici et merci de votre commentaire !
      Je suis ravie que mon blog vous plaise et vous aide. Merci à vous d’avoir pris le temps de me le faire savoir 🙂

      Florence

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