Maman est morte

Roses

La phrase s’impose à mon esprit avec la persistance d’une goutte d’eau tombant de son robinet : Maman est morte.

Je voudrais l’envoyer promener. Oublier momentanément la réalité qu’elle reflète. Rien à faire. Elle est là, têtue, obstinée, imperturbable : Maman est morte.

Je m’endors, l’oreiller trempé de larmes, avec elle. Je me réveille, les yeux rouges et bouffis, avec elle.

Maman est morte.

Au moment où je m’y attends le moins, alors qu’un sourire a réussi à se faufiler sur mes lèvres, elle me transperce et me glace : Maman est morte.
Il n’y a rien à faire contre ça.

Maman est morte et c’est sans doute mieux pour elle.
Pour elle.