C’est quoi, un écrivain public ?

À Paris, en 1900

Question récurrente s’il en est ! Oh, bien sûr, tout le monde en a une vague idée. Mais la plupart du temps, c’est une image en noir et blanc qui vient à l’esprit. Celle d’un homme, plume d’oie à la main, penché sur une feuille éclairée par la lueur d’une bougie. Image erronée à tous points de vue : aujourd’hui, le plus souvent, l’écrivain public est une femme et si elle prend des notes manuscrites lors de ses rendez-vous, elle ne rédige guère que sur un ordinateur.

Mais pour quoi faire un écrivain public ? Aujourd’hui, tout le monde sait écrire. Même si l’illettrisme tend à reprendre du terrain, il n’y a plus d’analphabètes en France. Mais savoir manier le stylo ne signifie pas pour autant être à l’aise avec l’écriture. Ni apprécier cette occupation.

Et puis, disons-le tout net, hormis lors de permanences à caractère purement social et destinées à des personnes d’origine étrangère, les clients de l’écrivain public savent parfaitement écrire. Simplement, ils n’en ont pas le goût. Ni le temps. Et ils sont exigeants sur la qualité. C’est leur principale motivation pour faire appel à un professionnel.

Alors, c’est quoi, un écrivain public ? Un communiquant, bien sûr. Artisan des mots. Et amoureux de son art. Un drôle de personnage, finalement, non ?