Raconter sa vie à un inconnu

Conversation

Faire faire sa biographie à un écrivain public, cela implique souvent de raconter sa vie à un inconnu. Pas toujours – on peut connaître, de près ou de loin, l’écrivain public en question – mais souvent. Comment aborder la chose ?

La difficulté de se raconter

Parler de soi, cela relève de l’intime. C’est se dévoiler. En soi, ce n’est pas toujours facile. Il faut alors y aller par paliers, en commençant par des choses simples, des données tangibles et déjà connues du plus grand nombre : la date et le lieu de sa naissance, la composition de la famille… Les souvenirs d’enfance s’égrènent alors, sans qu’on y prenne vraiment garde. Les mots s’enchaînent de plus en plus facilement et des sujets de plus en plus graves sont abordés.

À un inconnu !

Il n’en reste pas moins que pour certaines personnes, parler à un inconnu n’est pas quelque chose de naturel. Alors, se raconter…

A contrario, pourtant, il peut être plus facile de dévoiler son intimité – ses blessures d’enfance, ses souffrances d’adulte, ses erreurs – à un parfait inconnu. L’absence d’a priori, la certitude de ne pas être jugé et l’anonymat relatif dans lequel on se trouve permettent de se sentir plus libre. Et de mieux « vider son sac » que face à un proche qui a déjà sa propre connaissance des faits et risque de se sentir pris à partie.

Une vraie relation

Pour réaliser ce genre de travail, il est néanmoins nécessaire que le courant passe entre les deux personnes. Si ce n’est pas le cas, s’il y a une réticence – d’un côté comme de l’autre, d’ailleurs – il vaut mieux mettre fin aux entretiens. Quitte à les reprendre avec quelqu’un d’autre.

Au final, c’est bien une vraie relation qui se construit entre le biographe et la personne qui fait écrire ses mémoires. Il n’y a alors plus d’inconnu. Juste le plaisir de raconter !

Qu’en pensez-vous ? Vous préféreriez vous raconter à un inconnu ou à un proche ?